Réponse pour le journal MON QUOTIDIEN. #MethodeJoannides #orthographe
Tout le monde est susceptible de faire des erreurs, d’abord parce que l’acte d’écrire est un acte complexe qui oblige à gérer plusieurs opérations simultanément et pas seulement la « mise en graphie » (C. Fabre). Mais celui qui maitrise l’orthographe va savoir se corriger ou, disons plutôt, savoir « réviser » son texte.
La révision d’un texte nécessite une relecture dite « critique » du texte. Et pour que la relecture soit critique, le scripteur doit faire preuve de « vigilance orthographique ». La vigilance orthographique est l’attitude de contrôle (« d’attention » ou « d’autoévaluation ») du scripteur sur les graphies qu’il produit ; c’est un état de réflexivité, qui gouverne la révision. On parle aussi du « doute orthographique » pour évoquer l’attitude de vigilance qui fait que le scripteur décèle les situations « à risque » et est porté à se vérifier (Wilkinson, 2009).
Encore faut-il savoir sur quoi douter et pour cela connaitre le système orthographique.
Maitriser l’orthographe, c’est savoir se poser des questions et les bonnes. Les difficultés de révision peuvent ainsi s’expliquer par un défaut de vigilance et de doute orthographique, et par une méconnaissance du système orthographique.
Recommandations :
- J’incite d’abord, dans un souci de facilitation de la révision, à l’utilisation de ressources didactiques telles que les dictionnaires en ligne, grammaires, manuels de conjugaison, fiches, correcteurs informatiques, répertoires de mots, etc. Je propose moi-même une grille de relecture sur laquelle le scripteur peut s’appuyer et qui liste les grands domaines de vigilance (genre, nombre, conjugaison…) ;
- Je recommande aussi l’utilisation du brouillon. Le brouillon constitue une aide à l’écriture qui permet d’alléger ses efforts en cours de rédaction, en se déchargeant en partie du travail orthographique, pour ne pas se focaliser dessus au risque de négliger les autres aspects de la constitution des textes. Concrètement, je propose au scripteur de souligner en cours d’écriture sur son brouillon les graphies qui sont l’objet de doutes ou de difficultés pour y revenir plus tard. C’est surtout une aide pour celui qui dispose de peu d’automatismes, mais l’expert aussi utilise des brouillons et priorise certains aspects : il matérialise son texte avant de corriger la graphie des mots qui, d’ailleurs, sont provisoires tant que le texte n’est pas stabilisé.
Pour citer la publication : Joannidès, Roxane. (avril 2023). "Pourquoi la relecture ne suffit-elle pas toujours à corriger son texte ? Conseils pour repérer ses erreurs d'orthographe".
Roxane Joannidès, docteure en sciences du langage, propose une méthode innovante pour l’apprentissage de l’orthographe, dans un livre et dans des formations : la Méthode Joannidès.